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Après plusieurs années d’atermoiements et de promesses non tenues autour de la question du « grand âge », Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles a présenté aujourd’hui sa stratégie interministérielle consacrée à cette problématique sociétale pour laquelle la France a pris beaucoup de retard. Pour rappel, cette intervention de la ministre intervient quelques jours avant l’ouverture des débats sur la proposition de loi « bien vieillir » qui, elle aussi, a été plusieurs fois reportée.
Si nous avons bien senti la mobilisation du Gouvernement sur la question du bien-vieillir, lors de la présentation de la feuille de route interministérielle avec une vingtaine de ministre concernés, il faut désormais aller au-delà des annonces.
Concernant la proposition de loi, Adédom considère que ce dernier est symptomatique de la manière dont les gouvernements successifs ont géré la question de la prise en charge des personnes fragiles : uniquement avec des ajustements çà et là. Evidemment, certains éléments de ce projet de loi vont dans le bon sens comme la création d’une carte professionnelle ou une meilleure reconnaissance des frais kilométriques, mais force est de constater qu’il manque clairement d’ambition ! D’ailleurs la ministre l’admet elle-même en indiquant que cette loi « n’a pas vocation à tout résoudre ». Pourtant, il est urgent d’agir dès maintenant tant la situation des services d’aide à domicile est dramatique. Pas une semaine ne se passe sans qu’une structure - qu’il s’agisse d’un service d’aide à domicile, d’un accueil de jour, d’un centre de santé - ne soit liquidée en raison d’un manque de financement, dû par l’Etat et les Conseils Départementaux, pour mettre en œuvre une politique d’intérêt général.
Il y a aujourd’hui un consensus pour indiquer que c’est tout le système qu’il faut revoir, à commencer par le modèle de financement à l’heure. C’est justement le sens de l’intervention de la ministre aujourd’hui qui a pris l’engagement de faire voter une grande loi de programmation sur le grand âge et ouvre enfin la porte à la question d’un financement au forfait, ce dont nous nous réjouissons.
Pour la ministre, cette loi devra fixer un cadre ainsi que des objectifs à atteindre d’ici à 2030 et les modalités de financement pour y parvenir. Aurore Bergé ambitionne qu’elle permette à l’Etat de se doter d’une trajectoire pour relever le défi démographique. La ministre souhaite par ailleurs qu’un point d’étape interministériel se tienne tous les ans afin de vérifier que les engagements pris soient tenus.
Adédom loue la bonne volonté d’Aurore Bergé mais échaudée par des années d’annonces sans lendemain, nous attendons aujourd’hui du concret car, une nouvelle fois, c’est le service rendu aux personnes les plus fragiles et le bien-être de ceux qui interviennent au quotidien auprès-elles qui sont en jeu.